Louis Skipwith

En 2019, à la fin de mon année scolaire en Chine, je décidais de me rendre en Birmanie, en Inde et au Népal car j’étais alors fasciné par les photographies que Steve McCurry avait pris dans ces pays. Une photo en particulier dépeignait parfaitement l’idée que je me faisait du chaos indien. On y voyait un tram et un taxi se partageant la route, les piétons et les charrettes la traversant en sens inverse, le tout dans un subtile mélange d’architecture coloniale et de commerces plus modernes. Cette représentation de l’Inde m’intriguait au point que je voulais le voir de mes propres yeux. C’est là-bas que j’ai commencé ma pratique du portrait, encore une fois guidé par ceux de McCurry. J’avais vu passer tellement de portraits d’anonymes, tous plus parlant les uns que les autres, tous racontant une histoire forte sur le sujet de la photo aussi bien que sur le photographe, que je voulais moi aussi avoir des fragments d’histoire  de ces gens que je croisais sur mon chemin.

Après Calcutta, je suis allé à Delhi, à Jodhpur et à Jaipur, sans oublier Agra et le sublime Taj Mahal. J’avais également effectué entre temps un court séjour à Katmandu au Népal pour rejoindre un ami. Je voyageais en avion, en train et en taxi, découvrant chaque fois des paysages différents. Toutes ces villes ont beau appartenir au même pays (à l’exception de Katmandu), chacune d’elles possède sa propre culture, des traits et une énergie qui n’existent que là. À chacune d’entre elles, je tendais un petit peu plus vers ce qui me plaisait en photographie. J’ai compris alors qu’il ne s’agissait pas tant de l’image en elle même que du moment qui était vécu par le photographe, de cet échange entre l’auteur et son sujet.

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